mardi 1 juillet 2008

Tahoé - Réno

1er juillet - Salt Lake City. Nous avons déjà parcouru 740 miles (multiplier par 1.61 Km). Une belle distance, bien que la vitesse soit limitée à 70 miles sur la Highway (autoroute) et l’Interstate (« nationale »), 35 à 15 miles dans les villes et agglomérations. Cette réglementation, et surtout son respect par la majorité des conducteurs, est très confortable. Nous nous en sommes rendu compte « par défaut » : aucun coup de klaxon, aucun appel de phare rageur ou rugissement de moteur ne trouble le convoi lorsqu’une file se crée (nous avons juste vu le doigt d’honneur d’une motarde séparée de sa troupe, plus rapide qu’elle, et qui aurait aimé que l’on passe à la vitesse supérieure…) ou lorsque l’on cherche son chemin.

 

Nous avons traversé notre première frontière, celle qui sépare la Californie du Névada, à hauteur du Lac Tahoé. En dépit de l’affluence (jour de we), les berges du lac que nous avons pu apercevoir de la route sont peu fréquentées. Tout comme cette plage où nous constatons que les eaux du lac sont vraiment glacées. Seuls les occupants de petits bateaux à moteur ancrés là se partagent la plage avec les canards. Les estivants se baladent plutôt à vélo dans les pinèdes et parcourent les sentiers de randonnée. Sur la route, côté Névada, surgissent les premiers hôtels casinos, peu nombreux ici. Nous traversons Carson City, capitale de l’Etat, petite ville étendue et vite traversée. Nous voici à Réno. Dans mon imaginaire, nourri par les nombreux westerns regardés durant mon adolescence, son nom évoque les tripots dans les arrières salles de saloon, les parties de poker et l’inévitable bagarre de fin de partie. Aujourd’hui, le centre de la ville est effectivement bâti autour de cette activité lucrative (pour la cité et l’Etat) que constituent les jeux de hasard. Quelques grands bâtiments accueillent les touristes et les retraités américains venus tenter leur chance. Au rez-de-chaussée, des entrées aux quatre coins permettent d’entrer dans ces temples du jeu. Il ne faut pas montrer patte blanche, mais il est probable que les « gardes » qui sillonnent les allées auront vite fait de repérer les jeunes – non admis en dessous de 21 ans – et ceux qui risquent de troubler la concentration des joueurs. Immense salle de jeu au rez, restaurant avec buffet à volonté, bars et hôtel aux étages…. tout est rassemblé en un même lieu. Nul besoin de quitter l’immeuble. Rien de clinquant, ni de tapageur dans la salle : des tables de poker, de black jack et d’autres jeux inconnus se succèdent. Ne connaissant pas les règles, et ne disposant pas d’un endroit confortable pour observer, nous ne nous attardons pas. Dehors, bien qu’il soit à peine 22h30, une fois quitté le périmètre des casinos, les rues sont désertées par les piétons. Il y a bien quelques bars. Ici, des jeunes éméchés occupent le trottoir, là un duo de guitariste n’a pour auditoire qu’une groupie blonde qui se trémousse tout en écrivant un sms. Un peu plus loin, un café bondé dont la musique résonne dans la rue nous attire; quelques fausses notes se font entendre… c’est l’heure karaoké. L’absence de passeport (laissé à l’hôtel) nous empêche d’y pénétrer. Il est plus difficile d’entrer ici qu’au casino! Ville étrange. Etrangère.  Si, le lendemain, nous étions partis sans prendre le petit-déjeuner, à un pâté de maison de l’hôtel, nous aurions gardé cette image plutôt négative, d’une petite ville de province repliée sur son public en quête d’argent et d’adrénaline. Ce matin-là, c’est un autre visage de Reno que nous avons croisé: souriant, amical, léger. Et peut–être accueillant. (à suivre...) (BPé)

 


 

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